La jeunesse et le peuple tunisien ont su s’émanciper du joug qu’entretenait depuis si longtemps le dictateur
Ben Ali. Face à un régime qui ne leur offrait que le chômage, la pauvreté, la corruption et la privation de liberté, la révolte sociale a eu raison de tant d’humiliations et de souffrances.
L'émotion est grande. D'abord en Tunisie et chez les exilés, mais aussi en France et partout dans le monde. Le Parti communiste salue le courage et la détermination du peuple tunisien, des
femmes, des hommes, des jeunes, des forces démocratiques et progressistes, des mouvements pour les droits de l’Homme. Plus que jamais, tout doit être fait désormais pour garantir aux tunisiennes
et aux tunisiens les libertés et la transition démocratique et sociale qu’ils réclament.
Victoire pour la révolution du Jasmin
Cette victoire a été chèrement et courageusement acquise, après plusieurs semaines d'une répression criminelle qui s'est traduite par des dizaines de morts. Le
régime de Ben Ali, délégitimé par tant d'années de violation des libertés, de brutalité, de corruption, a fini par céder sous la pression d'un mouvement populaire exigeant le
respect de ses droits et de sa dignité.
Les tunisiennes et les tunisiennes se sont débarrassés du dictateur et travaillent maintenant à construire le pays qu'ils souhaitent. Certaines conditions, comme la
mise en place d’élections libres, garantissant la présence de la pluralité des sensibilités politiques du pays, sont indispensables pour construire sereinement la Tunisie de demain. Les
institutions internationales doivent se préparer à aider véritablement au processus démocratique en Tunisie si le peuple tunisien et les organisations démocratiques le réclament.
Les complices de la dictature
Si des milliers de Françaises et Français ont rejoint samedi dernier les tunisiennes et les tunisiens en liesse, dans les manifestations, partout en France, il en
va autrement pour les autorités françaises. La révolution du Jasmin, c'est une leçon pour elles - et pour tous ceux qui croyaient cette dictature impérissable et qui l'ont soutenue,
sans honte, jusqu'au bout.
Nicolas Sarkozy, le gouvernement, ses ministres, Michèle Alliot-Marie, Bruno Lemaire, Frédéric Mitterrand... ont été pitoyables, proposant les services de la France
pour maintenir l'ordre, minimisant la dictature, infantilisant le peuple... Manifester maintenant son embarras ne suffit pas! Le gouvernement français, et tous ceux qui ont défendu le dictateur,
doivent reconnaître la gravité de leur faute : soutenir un régime tyrannique honni par son peuple. Le PCF demande à ce qu’un débat devant le Parlement fasse toute la lumière sur le rôle de
la France en Tunisie, notamment au cours des dernières semaines.
Dessiner un nouveau monde
Le Parti communiste continue à être aux côtés du peuple tunisien dans ses efforts pour construire et gagner la démocratie, la liberté, le changement et les droits
sociaux. Il exige du gouvernement français qu'il ne prenne pas parti à la place du peuple, comme il en a l'habitude particulièrement en Afrique, mais
soutienne l'ensemble des forces qui agissent en ce sens.
La révolution tunisienne est aussi un échec cinglant pour l'Union Européenne, particulièrement sur sa conception de la coopération avec les pays du Sud. L'Europe
doit profondément refonder ses politiques d'accords et de coopération avec l'ensemble des pays de la Méditérannée. Elle doit maintenant construire un
partenariat, d'égal à égal, qui ne soit plus basé sur les règles libérales du libre échange et dans l'intérêt des multinationales.
L'avenir de la Tunisie n'est pas encore écrit. Mais rien ne sera plus comme avant dans ce pays. Le Parti communiste français réaffirme toute sa solidarité
avec l'ensemble des démocrates et des progressistes tunisiens. Il continuera son action solidaire à leur côté dans la vigilance et la détermination.
Solidaires avec le peuple tunisien
avec les interventions de Mouhieddine Cherbib, militant des Droits de l'Homme, Tarek Ben Hiba, président de la fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux
rives, Adel Thabet, Parti communiste ouvrier tunisien, Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des Droits de l'Homme et Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
Jeudi 27 janvier - 18h
siège du PCF – 2 pl du
colonel Fabien 75019 Paris – M° Fabien (ligne2)
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